AFIREM JOURNEE DU 31 MARS 2017

JOURNEE AFIREM 2017

 L’AFIREM = Association Française d’Information et de Recherche sur l’Enfance Maltraitée, dont nous sommes adhérents, nous a habitués à des journées de réflexion et d’échange de grande qualité, et cette année n’a pas dérogé, bien au contraire à sa réputation…

CONTINUITE / DISCONTINUITE EN PROTECTION DE L’ENFANCE …

La présence et les interventions de Jean Louis Bianco et de Pascal Lamy les deux « frères jumeaux ! » ( comme ils se présentent), de la première loi sur la protection de l’enfance en 1980 nous a permis de revisiter leur démarche originelle, qui, ô réconfortante constatation, n’est pas sans rappeler celle de notre association MARS95, dans ses origines à elle aussi et dans la pérennisation de sa méthode d’approche de chaque problème :

Dans les années 80, donc la constatation que les pouponnières auxquelles l’Etat confiait des tout-petits enfants  en dangers (divers) avaient un fonctionnement déplorable, ces deux pionniers de la protection de l’enfance décident de faire des vidéos sur ce qui se passe sur le terrain : spectacle « bouleversant » disent ils et cela devient le moteur d’un changement impératif : l’émotion qui déclanche la prise de conscience.

Autre constatation sur  les foyers de l’enfance : plus le foyer est grand et engrange d’enfants, plus il est haut dans la hiérarchie de l’estime gouvernementale !… pourtant  c’est aussi souvent un désastre : donc il faut « casser » et penser du plus petit, de la taille humaine (tiens tiens que dit MARS aujourd’hui encore ?…)

Ces deux hommes politiques ( comme  on en rêve !) voyant que « ça ne marche pas » vont  « à la réalité » : constatent qu’il y a un écart « entre ce qui se dit et ce qui se fait » : donc quoi sous le discours ???

Décision : il faut recentrer sur l’épanouissement de l’enfant et des familles et pour cela pas de prescriptions mais des outils, or ceux-ci  ne peuvent venir que de la base, donc de ceux qui sont sur le terrain…

En fin de journée il leur a été demandé ce que dirait un rapport Blanco Lamy aujourd’hui : ils ont commencé par rappeler la période, bien en arrière de l’après guerre :  1945,  le congrès de La Haye qui fut centré sur « Que faire pour l’Europe dévastée connaissant les contraintes budgétaires ? » : notre problème face à l’enfance en danger est le même aujourd’hui. Ils ont insisté sur l’évaluation de ce qui marche,  et donc c’est là qu’il faut mettre  l’argent…

Par ailleurs si  l’arrière- pensée, qui sous tendait leur loi, dans les années 80, était l’égalité sociale, elle reste toujours d’actualité : quels sont les déterminants qui amènent à avoir des enfants en danger ?   réponse :  de  façon importante : la ghettoïsation (logements, quartiers, écoles …) terreau sur lequel se développent les problèmes …

Ils restent perplexes quant à  l’efficacité de lois,  qui,  trop souvent tombent dans l’oubli et le desinterêt… ce n’est pas par des lois qu’on résoudra tous les problèmes, c’est , ils le redisent,  grâce aux  acteurs sur le terrain …

La balle est dans notre camp !

Nous avons aussi entendu des intervenants très intéressants, précisément des gens « sur le terrain », principalement  dans le domaine de l’accueil familial (par rapport au thème de la journée) – Le psychiatre Bernard Golse  nous  a parlé de la question du lien dans ces parcours discontinus … puis une table ronde sur le PPE ( Projet Pour l’Enfant), où la juge pour enfants du TGI de Lyon a été applaudie …

Nous avons pu constater au passage   que nos pratiques  de projet pour l’enfant, étaient, là encore, les bonnes et très complètes  mais  que le problème, pour tout le monde,  comme pour nous, était de pouvoir travailler tout cela avec nos autorités de tutelle avant de commencer à parler budget …